Introduction les chasseurs de plantes en Chine

Le  parc floral anglo-chinois Les Jardins du Loriot est orné  de  nombreuses plantes qui viennent de Chine et de Haute-Birmanie, et particulièrement de ce que l'on appelle parfois les Marches du Tibet (Yunnan, Setchuan). Elles offrent une palette de couleurs et de formes tout au long de l'année : camélias d'automne, camélias d'hiver et de  printemps, rhododendrons, primevères, deutzias, cornouillers, roses, hortensias, pivoines, érables... Cette richesse botanique nous la devons aux pépinièristes spécialisés à l'affût des découvertes réalisées par de grands explorateurs, qui au risque de leur vie, ont collecté, notamment, de magnifiques plantes jusqu'alors inconnues.

Nous vous invitons à partager l'aventure de quelques explorateurs botanistes sur un circuit créé parmi 9 massifs de plantes. Chacun de ces espaces floraux est signalé par une balise chinoise en forme de moulin à prière. Elles vont vous permettre de découvrir la vie de ces explorateurs, avec des illustrations et d'avoir une idée concrète d'une partie des plantes qu'ils ont introduites en Occident. Grâce à des QRCodes, les visiteurs peuvent  retrouver les aventures de ces intrépides pionniers sur le présent site.

Parmi les plus célébres explorateurs-botanistes qui ont œuvré de 1870 à 1950, nous avons retenu  quatre français, quatre anglo-saxons, un austro-américain.

Les quatre Français sont tous missionnaires en poste en Chine : Père David (le découvreur du grand panda), Père Delavay, Père Farges et Père Soulié.. Leur vie édifiante nous ouvre la porte  de véritables paradis floraux situés sur les pentes de l'himalaya, notamment aux  Marches du Tibet. Il ont découvert des univers floraux prodigieux. Leur oeuvre de pionniers a fait le bonheur de grands scientifiques et  pépinièristes français. Nous avons voulu redonner la place qu'ils méritent dans nos jardins. Souvent moins bien connus que les plantes qu'ils ont contribué à populariser dans nos jardins ces intrépides missionnaires, ont contribué a rendre toujours plus admirables les jardins "à l'anglaise", au plus près de la nature.     Parmi les aventuriers anglo-saxons, nous avons fait le choix de créer quatre autres massifs pour honorer également Frank Nicholas Meyer, Reginald Farrer, Georges Forrest et un des derniers de cette lignée de baroudeurs : Frank Kingdon Ward.

Au fils du parcours que nous vous invitons à découvrir, vous comprendrez que le choix de ces aventuriers-botanistes n'est pas le fruit d'un caprice de jardinier : ils ont tous un lien entre eux. Et leurs vies sont toutes plus étonnantes les unes que les autres, en grande partie, dans le sens du parcours.

Un nouveau massif de plantes a été dédié  à un aventurier hors du commun : Joseph Frank Rock. Ce massif se trouve entre le Chemin vert de la Renaîtrie (étape 21) et la statue de Garuda (étape 33).

 maj 25 mai 2024

Les collecteurs anglo-américains en Chine

Comment les Missionnaires deviennent-ils collecteurs de plantes ?

Les missionnaires botanistes français ont une place particulière dans  l’aventure des chasseurs de plantes en Extrême-Orient et dans la composition de nos jardins. Le  circuit botanique aux Jardins du Loriot, conçu de façon ludique, a pour but de mieux  faire connaître Les Pères de la botanique.

A partir de 1850, les organisations religieuses françaises retrouvent un nouveau souffle après les années de tourmentes provoquées par la Révolution française. C’est le cas notamment des Missions étrangères à Paris qui accueillent de plus en plus de prêtres désireux d’œuvrer  dans les régions les plus reculées d’Asie, au péril de leur vie. Ils sont conscients du risque d’y être massacrés. Souvent issus de familles rurales, ils ne craignent pas non plus d’être affectés dans des petites communautés isolées des  vallées du Mékong, aux Marches du Tibet, et en Asie du Sud. En France, en contact avec les populations vivant à la campagne, ils ont appris bien souvent à soigner les malades  à l’aide des plantes,  certains ont appris à botaniser, plusieurs séminaires enseignent la botanique. Installés dans leur mission à l’étranger, ils devront adapter leur savoir-faire dans un environnement végétal d’une richesse extraordinaire. Ils vont non seulement apporter des soins, affranchir des paysans en situation d’esclavage, mais aussi  leur apporter des méthodes d’amélioration des cultures agricoles. En raison de leur connaissance avancée  de la flore des vallées du Sichuan, du Yunnan, des plateaux tibétains, ils ne vont pas tarder à être sollicités par le Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, chargé de rassembler des collections de spécimens de plantes du monde entier. Ils seront aussi en lien avec les grands pépiniéristes français (Vilmorin, Lemoine…).Ces partenariats vont non seulement leur permettre de perfectionner leurs méthodes d’identification des plantes, de collecte, de conservation et d’expédition, mais aussi de recevoir des indemnités qui vont leur permettre de poursuivre leur mission apostolique, en partageant les fonds reçus avec les petites communautés chrétiennes pour améliorer leurs conditions de vie.

Ces missionnaires issus de la campagne, sont aussi particulièrement  sensibles à la beauté de la flore  et  touchés par la grâce de la nature. Ils sont conscients aussi , avant le temps de l’écologie, de la nécessité de préserver l’environnement.  De façon significative, ils vont contribuer, par leurs envois de spécimens d’herbiers et de graines, à faire évoluer la science et à changer le décor floral  des jardins français.

Nombre d'hortensias, deutzias, camelias, rhododendrons, azalées, roses botaniques, de primevères... sont une infime partie des genres de plantes collectées par nos missionnaires. Parmi les  dizaines de milliers de plantes qu’ils ont découvertes dans des vallées aux climats très variés, un certain nombre sont bien connues par les jardiniers sans qu’ils sachent  forcément leur origine.

Le circuit que nous avons réalisé aux Jardins du Loriot doit permettre de mieux faire le lien entre les plantes les plus connues des jardiniers et les vies éditiantes des missionnaires botanistes français. Les missions dans les régions les plus reculées en Chine sont aussi des relais pour les explorateurs professionnels qui permettent des échanges et une entraide entre botanistes occidentaux.   

Nous avons limité, dans un premier temps, ce circuit à la découverte de l’œuvre botanique des Pères J.-M. Delavay, Paul Farges, André Soulié et Armand David. Mais ici et là dans le parc , d’autres plantes rappellent l’implication de bien d’autres missionnaires français dans la collecte des plantes au Tibet et en Chine : Perny,  Bodinier, les frères Monbeig, Dubernard, Valentin

Le circuit des Explorateurs vu par Ouest France

 

Le Circuit des Explorateurs

aux Jardins du Loriot